Le procès actuel plus ou moins médiatisé de parents bourreaux qui ont torturé durablement leur fille jusqu’à la tuer, dans ma situation actuelle me fait un peu réfléchir. Comment des parents plus ou moins normaux peuvent en arriver là ?
Je ne doute pas que les parents en question étaient un peu attaqués mais le fait de rentrer dans un cycle de violence n’engendrant pas forcement la mort est par contre un phénomène assez normal il me semble.
En ce moment notre fille est particulièrement chiante, depuis la naissance de son petit frère elle cherche notre attention (ce qui est normal) et comme un bon moyen d’avoir de l’attention c’est de faire des conneries, elle n’arrête pas de faire des conneries. On est fatigué, on dort pas assez… et du coup on ne réagit pas forcément très positivement aux provocations, plutôt que de chercher à calmer les choses on aurait plutôt tendance à l’engueuler, ce qui amplifie sa tendance à être chiante et du coup on l’engueule plus, je crie, … on est en plein cercle vicieux. De la violence verbale à la violence physique il n’y a qu’un pas qui n’est d’ailleurs pas forcement franchi la première fois par les parents. C’est bien sûr au parent de freiner l’escalade et d’éviter les dérapages et petit à petit réussir à sortir de ce cycle vicieux mais c’est pas facile.
Loin de moi toute idée de justification mais rentrer dans un cycle de violence au moment de l’arrivée du deuxième enfant me semble assez facile.
Sinon en ce qui concerne l’attitude de l’entourage, voisin, … nous avons moi et mon père été les témoins d’un cas assez similaire. Mon premier appartement au Japon avait une vue plongeante sur un appartement ou une famille avec deux enfants vivaient. Le bruit et nos nombreuses pauses cigarette sur le balcon on attire notre attention, et l’aine de leur deux garçons se prenait au moins une ou deux bonne branlées par jour avec de temps l’assistance de sa grand-mère maternelle qui venait en mettre une couche supplémentaire. Ça avait l’air horrible et je regrette encore de ne pas avoir prévenu la police, nous avons un jour crie pour faire cesser le carnage et le père est sorti sur le palier pour nous regarder. En l’occurrence le père était le témoin muet de la violence de sa femme et l’air avec lequel il nous a regardé ce jour-là était assez étrange, peut-être qu’il espérait qu’on appelle la police et que sa mégère de femme soit mis en prison… Il y a surement des centaines de témoins de violence qui comme nous n’ont pas osé appeler la police mais à ma décharge il est loin d’être facile (surtout quand on vient d’arriver dans un pays dont on ne parle pas la langue) de faire ce genre de démarche.
Je ne sais pas trop quoi dire mais il me semble que dans le cas de cercle vicieux violent, quand les parties en jeu n’arrive pas à prendre le recul nécessaire pour se rendre compte de leur situation un regard extérieur (pas forcément celui de la justice d’ailleurs) peut aider.